vendredi 21 mars 2014

Remaniement : quels scénarios pour le ministère des Sports ?

Ségolène Royal à la tête d'un grand pôle ministériel réunissant l'Education nationale, la Culture, la Jeunesse et les Sports après les élections municipales, comme l'annonce Libération ce vendredi... quelles conséquences cela aurait-il pour le ministère des Sports ?
En toute hypothèse, des secrétaires d'Etat, voire des ministres délégués, seraient indispensables aux côtés de l'actuelle présidente de la région Poitou-Charentes. Par ailleurs, sports, jeunesse, vie associative et éducation populaire, qui forment aujourd'hui l'étendue du ministère de Valérie Fourneyron, seraient de toute évidence séparés. Culture et vie associative pouvant faire bon ménage, comme l'éducation populaire pourrait aussi se rapprocher de la culture, voire de l'éducation nationale.
Si la rumeur Ségolène Royal s'avérait fondée, cela signifierait la victoire, au sein du ministère des Sports, des tenants du clan "éducation" face aux partisans de la "santé", un vieil antagonisme au sein de l'appareil. On se souvient que Roselyne Bachelot fut à la tête d'un grand ministère social dont le sport formait un secrétariat d'Etat.
Avec Valérie Fourneyron, si le sport a retrouvé un ministère de plein exercice - qu'il risque de perdre à nouveau -, il a continué dans une logique mettant la santé en avant. Un pôle ressources Sport et santé a été créé, et la ministre, ancienne médecin du sport, a fait figurer parmi ses priorités le lien entre sport et santé, avec pour slogan "du sport plutôt qu'une longue liste de médicaments".
Le rapprochement avec le monde de l'éducation en réjouit certains au ministère des Sports. Toutefois, les rapports entre le mouvement sportif, que le ministère est censé accompagner, et le monde de l'école restent ambigus. Les fédérations sportives ayant souvent le sentiment que le sport à l'école est une chasse gardée de l'Education nationale. Or c'est là que peuvent se tisser de nombreux liens entre les différents acteurs.
Si la tutelle de l'Education nationale sur le sport ne devait pas être mise au débit de Valérie Fourneyron, il n'en reste pas moins qu'il s'agirait d'un ralentissement pour la construction encore fragile entre santé et sport. Et d'un motif d'inquiétude pour ceux qui se plaignent des piètres rapports entre clubs et écoles.
Un tel remaniement remettrait-il en cause la loi de modernisation du sport en cours de rédaction ? Probablement oui, si Valérie Fourneyron devait être écartée. Son successeur pourrait reprendre le dossier à un état antérieur pour lui apporter sa patte, refaire certains arbitrages entre les parties prenantes : mouvement sportif, Etat, collectivités locales... Mais du temps serait perdu. Et certains points-clés de la réforme à venir pourraient se voir escamotés.
Un ultime scénario se dessine : le maintien de Valérie Fourneyron au sein d'un ministère délégué aux Sports. Une peau de chagrin sur laquelle la ministre pourrait achever d'écrire son oeuvre pour le sport français.

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.