vendredi 11 avril 2014

La Basse-Normandie pourrait racheter son ex-Creps... pour mieux l'intégrer au réseau national

La Basse-Normandie pourrait récupérer son Creps (centre de ressources, d'expertise et de performance sportive) suite à la prochaine loi de décentralisation. C'est ce qu'indique une réponse de l'ex-ministre des Sports à une question écrite de Véronique Louwagie, publiée le 1er avril. La députée de l'Orne s'interrogeait sur les perspectives du Centre sportif de Normandie d'Houlgate (CSN), un ex-Creps fermé dans le cadre de la révision générale des politiques publiques (RGPP) en août 2009.
Alors que la RGPP prévoyait une cession de patrimoine aux huit collectivités locales dont le Creps avait fermé, la cession n'a pas été réalisée à ce jour en Basse-Normandie. Avec le conseil régional comme chef de file, et le conseil général du Calvados, la communauté de communes de l’Estuaire de la Dives et la commune d’Houlgate comme partenaires, un nouveau projet avait été élaboré. Et le CSN, dont la gestion a été confiée à une association, avait ouvert au 1er janvier 2010. Si la poursuite des missions traditionnelles des Creps a été assurée (accueil du mouvement sportif ; plate-forme technique au service des actions de formation professionnelle, initiale ou continue des métiers du sport et de l’animation), l'établissement régional a développé des missions nouvelles : ouverture d'un centre sport-santé en direction des scolaires, salariés et seniors ; accueil du public handisport ; ouverture de l’équipement sur le territoire (collectivités et associations locales) ; et accompagnement des athlètes de haut niveau.

Transfert pour un euro symbolique

Restait à savoir si cet établissement allait continuer à vivre sa vie en toute autonomie, à la façon du Campus de l'excellence sportive de Bretagne, ou s'il pouvait réintégrer le réseau des 17 Creps qui doivent être transférés aux régions au 1er janvier 2015 sur le modèle des établissements publics locaux d'enseignement : bâtiments (cédés à titre gratuit) et personnels TOS relevant des finances régionales, tandis que l'encadrement pédagogique demeure sous la tutelle de l'Etat. En indiquant qu'il sera proposé de céder à la région pour un euro symbolique les installations de l'ex-Creps d'Houlgate, l'Etat laisse entrevoir un accord gagnant-gagnant.
Avec ce transfert de propriété, qui vient s'ajouter à son investissement dans les personnels, la région Basse-Normandie serait en mesure d'offrir le cadre souhaité par l'Etat pour les futurs Creps décentralisés. En réintégrant le réseau, la région bénéficierait en outre d'une prise en charge des personnels pédagogiques qu'elle assume aujourd'hui. Pour l'Etat, la présence de l'établissement bas-normand dans le futur réseau permettrait de "conforter les missions nationales des établissements, tout en renforçant leur ancrage territorial autour d'un projet de territoire partagé entre l'Etat, les collectivités territoriales et le mouvement sportif".
Après la récente réouverture du Creps de Rhône-Alpes, l'Etat, qui avait annoncé que seuls les établissements lui appartenant pourraient faire l'objet d'un transfert, ouvre une nouvelle voie. Propriétaire de ses installations, la Basse-Normandie pourrait, par convention, rejoindre le réseau. La Bretagne, on l'a vu, ne devrait pas suivre cet exemple. Tout comme la Picardie, qui a d'ores et déjà choisi de s'appuyer sur des lycées pour faire vivre son offre d'accueil aux sportifs de haut niveau. Toutefois, pour les autres régions actuellement hors réseau, tout semble encore possible.

(Localtis)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.