lundi 21 juillet 2014

Une Fête du sport en concurrence frontale avec le mouvement sportif ?

Najat Vallaud-Belkacem a-t-elle des prédispositions pour le sprint et le saut d'obstacles ? Les semaines à venir le diront...
Dans un courrier du 9 juillet adressé, notamment, à de nombreux présidents de fédérations sportives, dont Localtis a obtenu une copie, la ministre des Sports fait part de son intention de mettre sur pied une Fête du sport partout en France… le 14 septembre prochain. En moins de deux mois, avec le mois d'août au milieu du parcours, elle souhaite "organiser, partout sur le territoire, des manifestations destinées à populariser les activités sportives, à organiser des animations autour de la pratique physique et à permettre à tous les Français de tester différentes disciplines". Voilà pour le sprint.
Si l'objectif – inciter à la pratique régulière, même modérée, d'une activité physique, et notamment pour les personnes plus éloignées de la pratique sportive – est louable, la méthode est discutable. Outre le problème du délai, plusieurs obstacles vont se dresser sur le chemin de Najat Vallaud-Belkacem.
Les moyens, tout d'abord. Dans son courrier, la ministre se contente d'annoncer "une campagne de communication (…) afin de mettre en lumière les différentes initiatives". Aux collectivités et associations qui, traditionnellement, présentent l'offre sportive de leur territoire à l'occasion de la rentrée scolaire, il est simplement proposé d'utiliser un logo "Fête du sport" et de relayer leurs initiatives sur un site dédié (non encore actif). Un dispositif qui en rappelle un autre…
Et justement, un obstacle d'ordre diplomatique et politique va se dresser devant la ministre : l'opération Sentez-vous sport, pilotée depuis cinq ans par le Comité nationale olympique et sportif français (CNOSF) a en effet lieu du 13 au 21 septembre 2014. Les deux manifestations – si elles devaient avoir lieu – vont ainsi se télescoper !
Alors pourquoi vouloir monter une fête du sport à ce même moment ? D'après nos informations, le dispositif du CNOSF serait jugé trop centré sur le stade et les clubs, tandis que l'ambition de la ministre serait de sortir du stade, de proposer des activités dans des lieux inédits (places publiques, zones de passage) et de favoriser la pratique plutôt que la prise d'une licence. Pour y parvenir, le ministère compte sur les collectivités... Car pour l'heure, les seules activités "garanties" par cette Fête du sport seront celles proposées par les établissements du ministère (Insep, Creps, écoles nationales), soit une vingtaine d'établissements à peine.

(Localtis)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.