mardi 17 février 2015

La Saharienne : un raid multisport-nature exclusivement féminin

Des femmes qui courent dans les sables, pédalent en bordure d'Atlantique, descendent un phare en rappel ou rament sur une lagune: la Saharienne, dernier né des raids multisports-nature exclusivement féminin, fait ses premiers pas à Dakhla, dans le Sahara occidental.

Une petite centaine de concurrentes participent à cette première édition, qui commençait mardi et s'achèvera le 24 février. Elle a lieu dans le sud du Sahara occidental, ex-colonie espagnole majoritairement contrôlée par le Maroc depuis 1975 mais revendiquée par les indépendantistes du Front Polisario, soutenus par l'Algérie.
Le créateur de la Saharienne est Bruno Pomart qui, en matière de raid, a troqué l'acronyme contre le substantif: cet homme de 55 ans est en effet un ancien membre du... RAID (Recherche, assistance, intervention, dissuasion), l'unité d'élite de la police française.
Il organise depuis une quinzaine d'années des raids sportifs à vocation citoyenne et solidaire (City raid Andros, raids en ULM dans le sillage de l'aéropostale...), et a aussi créé en France le concept de la compétition multisports-nature interdite aux hommes.
"Quand j'étais membre du RAID, j'ai participé à trois reprises, dans l'équipe de la police nationale, au +Raid Gauloises+, le plus dur des raids multisports-nature", se souvient-il. "C'est là, dans une ambiance super-macho qui finissait par devenir pesante, que j'ai eu l'idée de créer une épreuve soeur mais plus douce et conviviale, réservée aux femmes".
Le premier raid multisports-nature français 100% féminin avait vu le jour en 2001 sous le nom de "Raid Amazones" dans la jungle de Guyane. Il perdure depuis cette date, sautant d'un continent à l'autre au gré des éditions.
Pomart n'a pas choisi par hasard le théâtre de sa Saharienne, qui offre aux concurrentes plusieurs terrains de jeu: minéral côté terre, solaire côté ciel, et liquide, salé et agité côté mer, avec une lagune qui fait le bonheur des "kite surfers" depuis des années.
"J'ai connu Dakhla en 2007 lors du raid Solid'Air, souligne-t-il. Avec des jeunes des quartiers défavorisés, nous avons relié Paris à St Louis du Sénégal en ULM sur la voie de l'aéropostale. J'ai eu l'idée de créer un raid féminin sur ce site péninsulaire, sauvage et magnifique, qui offre toute la gamme des terrains d'aventure, ludiques et sportifs".
Ses "sahariennes", de trois générations (18 à 60 ans environ), vont devoir se coltiner les flots du lagon en canoë, les sables fuyants sous les semelles de course et la rocaille infinie du Sahara occidental.
Un raid auquel son créateur a voulu insuffler une dimension sociale et solidaire: il est organisé en partenariat avec l'association "K d'urgence" qui aide les mères de familles monoparentales en difficulté.

(AFP)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.