vendredi 3 avril 2015

CIO - Combien touche le président Thomas Bach en indemnités ?

Pour la première fois, conformément aux promesses de "transparence", le Comité international olympique publie le montant des indemnités versées à ses membres, dont son président Thomas Bach, qui va toucher 225.000 euros par an, et a appelé les autres organisations sportives à en faire de même.

Le CIO a ainsi révélé jeudi qu'il allait verser à chacun de ses 102 membres actifs et 35 membres honoraires, parmi lesquels l'ancien controversé président de l'UCI Hein Verbruggen, une indemnité journalière de 450 dollars (418 euros) quand ils siègent.
A cela s'ajoute une indemnité annuelle de 7.000 dollars (6.500 euros) pour couvrir les frais administratifs. Les frais de voyage et d'hébergement des membres, "tous bénévoles", rappelle le CIO, sont déjà pris en charge.
Le président Thomas Bach, ancien champion olympique d'escrime à Montréal en 1976 et avocat de profession, "en mission chaque jour de l'année", explique le CIO, ne recevra "ni l'indemnité annuelle ni l'indemnité journalière" mais "une somme globale annuelle de 225.000 euros, indexée sur l'inflation".
Cette procédure "conduira à des économies pour le CIO et à plus de transparence", souligne le président de la Commission d'éthique, le magistrat sénégalais Youssoupha Ndiaye.

-Une première- Les membres de la Commission exécutive du CIO --l'instance suprême du mouvement olympique-- au nombre de 14, dont dix membres et quatre vice-présidents, reçoivent eux une indemnité double (836 euros) par jour quand ils siègent.
Il est difficile de dire combien de jours les membres du CIO siègent par an et donc le montant des indemnités qu'ils touchent, car beaucoup, en plus des sessions annuelles et autres congrès, figurent dans une ou plusieurs commissions.
La publication de ces chiffres, proposée par la commission d'éthique du CIO, s'inscrit dans la politique de "transparence et de bonne gouvernance" contenue dans l'Agenda 2020 défendu par le président Thomas Bach et adopté en décembre dernier à Monaco.
Selon une source au CIO, "c'est la première fois qu'une grande organisation sportive rend publics de tels chiffres".
Les montants de ces indemnités, selon des propositions de la Commission d'éthique, ont été adoptés à Rio lors de la réunion de la Commission exécutive du 26 au 28 février.
Ensuite, "lors de sa réunion à Lausanne le 23 mars, la Commission d'éthique a conseillé au président de publier ces chiffres dès que possible sans attendre la publication du rapport annuel", explique le CIO dans son communiqué.

-'Accroître la transparence'- La Commission d'éthique appelle "toutes les organisations sportives membres du mouvement olympique à adopter une politique semblable et à rendre publiques" les indemnités versées à leurs responsables, afin "d'accroître la transparence dans le mouvement sportif".
Difficile de ne pas voir dans cette recommandation un appel du pied notamment à la Fifa, dont le président Sepp Blatter est lui-même membre du CIO. Le Suisse est à la tête d'une instance mondiale du football prospère et montrée du doigt pour les soupçons de corruption dans l'attribution des Mondiaux 2018 en Russie et 2022 au Qatar.
Assise sur des réserves de plus de 1,5 milliard de dollars (1,38 milliard d'euros), la Fifa a annoncé le 20 mars un bénéfice de 338 millions de dollars (312 M EUR) sur la période 2011-2014 pour un chiffre d'affaires de 5,7 milliards de dollars (5,2 md EUR).
Si la Fifa se veut transparente sur ses dépenses de personnel (397 M USD soit 366 M EUR sur quatre ans, pour 474 employés fin décembre 2014), elle ne révèle pas en revanche les émoluments de son président. "Simplement parce que contrairement à une entreprise cotée en Bourse, nous n'y sommes pas obligés", a expliqué son directeur financier Markus Kattner.
Lors du dernier comité exécutif à Zurich, à la question d'un journaliste qui lui demandait s'il rendrait public un jour son salaire, M. Blatter n'a tout simplement pas répondu.

(AFP)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.