Le Levallois sporting club (LSC) est une association « loi de 1901 »
fondée en 1983 par le maire de Levallois-Perret, M. Patrick Balkany. Son
objet statutaire est« l’organisation et le développement des activités
physiques et sportives au profit de ses membres et la promotion du sport
sur le plan local et du département des Hauts-de-Seine ». Avec
33 sections à l’heure actuelle, et près de 17 000 adhérents, le LSC se
définit comme étant le premier club omnisports de France. Il bénéficie
par ailleurs, depuis 1990, de l’agrément ministériel « jeunesse et
sports ».
Même s’il est tourné prioritairement vers la pratique sportive de
loisirs, le LSC a consacré de longue date une partie de son activité au
développement du sport de haut niveau, en particulier dans trois
disciplines : l’escrime, le judo et le tennis de table. Cette
orientation s’est traduite par le recrutement de plusieurs athlètes
professionnels et la constitution de sections « olympiques » distinctes
de celles dédiées au sport amateur.
L’organisation des instances dirigeantes de l’association se caractérise
par la place importante des représentants de la ville de
Levallois-Perret au sein du conseil d’administration. Composé de
24 personnes, ce dernier compte en effet 8 « membres de droit » qui sont
des élus du conseil municipal. Parmi eux figure l’actuel président de
l’association, en fonction depuis septembre 2012. Les autres membres
sont désignés parmi les présidents des sections sportives du club
(10 sièges), parmi ses adhérents (4 sièges) et parmi le « collège des
anciens présidents du LSC » (2 sièges). Alors même qu’il n’en fait pas
formellement partie, le maire de Levallois-Perret a siégé à diverses
reprises dans ce conseil pour prendre part aux débats – intervenant
ainsi dans la vie associative du club – au titre de son statut de
« président d’honneur » du LSC. Ce lien statutaire, fragile, avec
l’association ne donne pas de fondement, dans tous les cas, à une
participation active du maire à sa gestion.
Outre le fait que, de 2008 à 2012, le secrétaire général de
l’association était parallèlement l’adjoint au maire en charge des
sports, l’étroitesse des liens unissant le LSC à la ville de
Levallois-Perret s’exprime de plusieurs autres façons. L’ensemble des
locaux administratifs et sportifs utilisés par l’association sont mis à
disposition à titre gracieux par la commune. Si cette autorisation
d’utilisation du domaine public communal peut être délivrée gratuitement
aux associations à but non lucratif qui concourent à la satisfaction
d’un intérêt général, elle est irrégulière dès qu’il s’agit de
l’organisation de manifestations sportives à caractère commercial. Cette
utilisation doit alors donner lieu à paiement de redevances. Or, cela
n’a jamais été le cas pour les nombreux galas de boxe professionnelle
qui se sont tenus au palais des sports Marcel Cerdan au cours de la
période.
De même, le LSC a bénéficié de manière ininterrompue de la mise à
disposition à temps plein de plusieurs agents municipaux, dans des
conditions insuffisamment détaillées par la convention liant le club à
la commune, et sans avoir donné lieu à un remboursement, enfreignant
ainsi les règles du code général des collectivités territoriales. À la
suite de la suppression de la direction municipale en charge des sports,
le LSC remplit dans les faits les missions précédemment dévolues à ce
service communal. Depuis la rentrée 2014, l’intégralité des personnels
communaux chargés de l’entretien et de la maintenance des équipements
sportifs de la ville ont également été mis à disposition du LSC, sans
contrepartie financière.
Surtout, le LSC est placé dans une situation de dépendance financière
vis-à-vis de la commune. La subvention versée par la ville représente en
moyenne plus de 50 % de ses recettes de fonctionnement, contre
seulement 25 % environ en provenance des cotisations versées par ses
adhérents. Cette dépendance s’est d’ailleurs accrue au cours de la
période examinée. Ainsi la subvention municipale est passée de 4,5 M€ à
5,5 M€ entre les saisons 2007-2008 et 2008-2009. Cette subvention est
demeurée relativement constante par la suite, atteignant même son niveau
le plus élevé pour la saison achevée le 30 juin 2014 (6,1 M€). En
comparaison, les autres financements publics sont relativement réduits,
le montant cumulé des subventions départementales, régionales et de
l’État étant de l’ordre de 0,5 M€ chaque année.
En dépit de ce soutien très significatif de la commune, la situation
financière du LSC s’est sensiblement détériorée au cours de la période.
Cette dégradation est tout d’abord liée à l’organisation de quelques
événements sportifs de grande ampleur au budget mal maîtrisé. Ainsi les
championnats du monde de judo en 2008 ont été déficitaires à hauteur de
0,75 M€. Elle résulte également de la forte progression des charges de
personnel, avec notamment le recrutement d’un judoka professionnel de
tout premier plan mondial. Ce recrutement était censé accroître le
rayonnement national et international du club et de la ville. Dans les
faits, il n’a pas entraîné de hausse importante des recettes issues des
sponsors privés, mais il a lourdement pesé sur la masse salariale du
club. Celle-ci a d’ailleurs continué à croître malgré la nette
diminution des effectifs du LSC depuis 2010.
Confrontée ainsi à plusieurs exercices déficitaires successifs,
l’association cumule des fonds propres négatifs (- 1,7 M€ en moyenne sur
la période examinée) et supporte de graves problèmes de trésorerie
(- 1,5 M€ de découverts cumulés par les sections). La solvabilité de
l’association ne tient qu’à l’existence des subventions publiques très
conséquentes. En dépit d’une légère amélioration survenue en 2013, le
LSC ne pourra espérer un assainissement durable de sa situation
financière qu’au prix d’une maîtrise accrue de ses charges de
fonctionnement, et particulièrement de personnels.
Une analyse plus fine de l’activité du LSC montre qu’une part importante
des pertes constatées pendant la période s’est concentrée au sein de
certaines sections de taille importante : la section tennis, ainsi que
les sections professionnelles de tennis de table et de judo, qui
bénéficient pourtant d’une proportion substantielle de la subvention
municipale.
La politique de fixation des cotisations est
insuffisamment étayée par des critères analytiques précis. De plus, elle
est demeurée inchangée depuis 2011 et fait l’objet de tarifs
préférentiels pour le personnel communal, sans fondement explicite dans
les statuts du club. Toutefois, une tarification, qui ne serait plus
définie de manière linéaire mais selon les besoins de chaque section
sportive, était attendue pour la saison 2014-2015.
(CRC Ile-de-France)
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