jeudi 19 mai 2016

Pour ses terrains de jeux temporaires, Paris a trouvé des partenaires... commerciaux

Certains verront le verre à moitié vide, d'autres le verre à moitié plein... En janvier dernier, à travers son appel à projets "Paris, terrain de jeux", la ville de Paris invitait les acteurs du sport à utiliser des terrains disponibles pour proposer des installations sportives innovantes et éphémères, la convention d'occupation domaniale prévue n'excédant par cinq ans. Quatre mois plus tard, sur les quatorze lieux pressentis, sept ont trouvé un aménageur, le plus souvent issu du secteur commercial.
Un parcours d'aventure (dans le 4e arrondissement), un terrain de football à cinq en intérieur (13e), une piste de karting électrique (13e), des courts de padel en étages (15e), une salle d'escalade (15e), une salle de boxe et un circuit-training (19e) et enfin un parcours de golf (19e) vont venir enrichir l'offre en équipements et animations sportifs pour les Parisiens. Avant d'en arriver à cette liste de sept dossiers retenus, la commission de sélection des offres avait reçu 31 dossiers pour 12 des 14 sites pressentis, et 23 dossiers ont été jugés recevables et leurs porteurs auditionnés.
Les conditions d'accès à ces équipements faisaient bien entendu partie des exigences du cahier des charges. Jean-François Martins, adjoint au maire de Paris chargé des sports, se félicite dans un communiqué que les projets retenus garantissent "l'accès pour les scolaires en journée et en heures creuses pour la plupart, l'accessibilité au plus grand nombre et aux familles, et les liens avec le tissu local sportif de l'arrondissement".

Des investissements sans aides publiques

Pour la ville de Paris, l'enjeu était d'élargir l'offre de pratique sportive pour tous… sans débourser un euro. L'appel à projets stipulait en effet que les candidats devaient proposer "conception, réalisation et exploitation de l'infrastructure pour une activité sportive sans subvention ni réalisation de travaux de la part de la ville de Paris". Les futurs investissements des candidats retenus devraient ainsi aller de 90.000 euros pour l'aménagement, porté par une société privée, de deux plateaux de 288 m2 et 217 m2 en salle de boxe et circuit-training, à 810.000 euros pour la réalisation par l'UCPA d'un site de padel comprenant six terrains sur deux niveaux et une couverture partielle de la structure pour permettre la pratique par tous les temps.
Il est à noter que l'UCPA (Union nationale des centres sportifs de plein air), structure associative et premier employeur dans les métiers du sport en France, a également remporté le marché pour le parcours d'aventure et le parcours de golf. Outre la SAS SSB Sport pour la boxe, les autres porteurs de projet sont aussi des sociétés commerciales : le fonds d'investissement Optium Capital pour l'escalade, Eko Events pour le karting et Tribal Foot pour le football à cinq. Le mouvement sportif, également pressenti pour porter des projets, à l'instar de la Fédération française de tennis (lire ci-contre notre article du 1er février 2016), ne figure pas parmi les lauréats. Dernier étape pour les sept candidats retenus : le vote des élus du Conseil de Paris au mois de juillet.

(Localtis)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.