jeudi 27 avril 2017

Comment le foot pro courtise le CAC 40

Le football n'en finit pas d'essayer de devenir un agent économique efficace. La nouvelle direction de la Ligue de football professionnel (LFP) a rendu public ce mardi son plan stratégique à l'horizon 2022.
Le dernier portait sur la période 2007-2012. Son initiateur, Frédéric Thiriez, le président d'alors de l'instance qui représente 43 clubs pro et organise la Ligue 1 comme la Ligue 2, n'avait obtenu qu'un succès relatif : obtention de l'Euro 2016 et rénovation des stades mais pas de victoire en Ligue des champions.

Augmenter les revenus des clubs

Le plan élaboré par son successeur, Nathalie Boy de la Tour et son directeur général Didier Quillot est plus raisonnable, bien que structuré et détaillé. Les principaux objectifs sont d'augmenter de 500 millions les revenus cumulés des clubs (à 2,7 milliards d'euros avec transferts mais hors droits TV) et d'intégrer les quatre premières places de l'indice sportif UEFA afin de pouvoir renégocier en position de force en 2021 les règles de la Ligue des champions, qui accordent désormais quatre places aux Anglais, aux Espagnols, aux Allemands et aux Italiens contre trois aux Français.
En clair, le foot pro français veut rivaliser avec la Premier League, la Liga, la Bundesliga et la Serie A. Pour ce faire, cinq priorités ont été établies : protéger la formation française des joueurs, valoriser le football français à l'international, accélérer la transformation digitale des clubs et de la ligue pour constituer des bases de données clients, développer les relations avec les entreprises et les investisseurs et améliorer son image.

Une direction des relations investisseurs

Cette dernière ambition s'avère un chantier aussi difficile qu'indispensable. La qualité de l'image conditionnera la réussite de l'approche des grands patrons. Une approche qui ne se fera plus uniquement dans les loges VIP des stades. La LFP va en effet créer une direction des relations investisseurs. « Nous voulons être pro-actifs », explique Nathalie Boy de la Tour ». Au programme : rencontres avec les dirigeants des grandes entreprises, fourniture d'une documentation aux investisseurs souhaitant investir dans un club, mais aussi véritables « road shows » dans les zones géograpiques visées, à savoir l'Asie (des Chinois ont déjà investi à Sochaux ou à Lyon) et en Amérique du Nord (d'où vient Franck McCourt, le repreneur de l'OM ). « Nous visons à la fois les industriels et les fonds d'investissement, comme celui qui a pris 20 % de l'Olympique lyonnais », précise Didier Quillot.
Pour attirer des investisseurs asiatiques - comme leurs chaînes de télévision - la LFP souhaite également augmenter le nombre de joueurs extra-communautaires (Chinois par exemple) pouvant être employés par les équipes (4 aujoud'hui).
Ses dirigeants souhaitent aussi utiliser la Ligue 2 comme un laboratoire. Première expérience envisagée : la création de barrages pour atteindre la dernière place qualificative pour un possible accesion en Ligue 1.

(Les Echos)

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.