lundi 22 mai 2017

Budget, bénévolat : l'Entente sportive guérétoise, un exemple de club au bord de la crise de nerfs

En proie à des difficultés budgétaires, les dirigeants de l’Entente sportive guérétoise souhaitent que les choses changent. Avant qu’il ne soit trop tard.
«Si au 23 juin, nous n’obtenons pas 20.000 euros de plus, nous rendrons les clés du club ». Cet ultimatum sans concession de Guillaume Viennois, président de l’Entente sportive guérétoise, est destiné à la mairie de Guéret et aux pouvoirs publics locaux.
Il est surtout la preuve que l’encadrement du club en a ras-le-bol. Sans cesse dans l’obligation de jongler pour obtenir un budget à l’équilibre en empiétant le moins possible sur la vie du club et le bien-être de ses licenciés.
Le budget annuel du club de football guérétois tourne autour de 160.000 euros. La majeure partie est financée par fonds privés.
« Le problème, c’est que les partenaires privés peuvent s’arrêter de nous financer », déplore Guillaume Viennois. Et c’est justement pour pallier à ce constat de volatilité du financement qu’il en appelle aux collectivités locales.

Un des bus du club a atteint les 435.000 kilomètres

Car le club ne perçoit pas énormément de subventions (voir plsu bas). Pire encore, elles ont diminué ou stagné depuis plusieurs années, alors que les dépenses du club augmentent. « La situation empire, et cela fait quatre ans que la mairie nous promet une augmentation. On l’attend toujours », relate le président.
Le coprésident, Bernard Debellut a également multiplié les demandes de subventions auprès de la Communauté d’Agglomération du Grand Guéret. Elles ont toutes fini sans réponse.
Le club s’en remet donc à la mairie pour tenter de changer la donne. Guillaume Viennois, accompagné de ses deux coprésidents Bernard Debellut et Jean-Louis Couty ne peuvent plus « aller au-delà de la passion en tant que bénévoles ». Suivi par tout le bureau, ils sont déterminés à faire plier les institutions pour obtenir 20.000 euros supplémentaires, sans quoi, ils rendront leur tablier.
« Nous sommes fatigués de devoir passer des nuits blanches sur le budget », annonce Guillaume Viennois. Ces problèmes de budget impactent directement les licenciés. « Tenez par exemple, on a trois bus, précise Jean-Louis Couty. Un des trois émarge à 435.000 kilomètres. Quand on le prend, on sait quand on part, mais pas quand on revient ». Outre les problèmes de sécurité, les encadrants commencent à manquer pour gérer les 446 licenciés.

Le maire ne veut « pas laisser tomber le club »

Et les membres du club subissent aussi des augmentations de licences et d’autres dépenses pas forcément prévues. Souvent lors des déplacements, le club n’est plus dans la possibilité de prendre en charge leur repas. Ce qui pousse Guillaume Viennois à envisager des solutions qu’il ne souhaite pas prendre. « On a déjà limité le nombre de licenciés mais ce n’est pas le but. Le foot est un sport populaire ».
Le maire de Guéret, Michel Vergnier, s’est engagé à recevoir les membres du club dans les prochains jours pour trouver une solution. « On ne laissera pas tomber le club, prévient-il. Le nombre de licenciés ayant augmenté, il est possible que la subvention soit plus élevée. Il est clair que pour le moment ils sont pénalisés ».
Celui qui est également en campagne pour les législatives ne ferme pas la porte aux dirigeants de l’ESG et ne désespère pas de trouver une solution viable pour que le club retrouve une marge de manœuvre suffisante sur le budget.

160.000 € : Le budget global de l’Entente pour une saison de fonctionnement. 38.500 € : Les subventions à l’année pour le club. La mairie participe à hauteur de 20.000 euros, le département cède 15.300 euros et le Centre national pour le développement du sport (CNDS) donne 3.200 euros.

(Source)

1 commentaire:

  1. Et les charges de salaires et d’encadrement s’élèvent à combien pour le club? Il existe aussi des clubs qui font sans subventions et avec un encadrement totalement bénévole et compétent. Et des cotisations qui ne dépassent pas les 100 euros!!!

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Journaliste spécialisé dans l'actualité sportive, j'ai collaboré, entre autres, à So Foot, Libération, Radio France Internationale. Aujourd'hui, je suis particulièrement les politiques sportives au plan national et dans les collectivités locales pour Localtis.